CENTRE MARIAL MONTFORTAIN de Montréal.
Il devait être le couronnement de toutes les œuvres montfortaines en terre canadienne. Sous un même toit, dominé par une tour-symbole d’une centaine de pieds, on rêvait de rassembler:
- Un Sanctuaire dédié a Marie Reine des Cœurs, situé sur la plus longue artère de Montréal.
- Une maison d’accueil pour une centaine de retraitants;
- Une résidence de prédicateurs;
- Le siège de la Revue » Marie Reine des Cœurs qui deviendra » Regard de foi »;
- Le site d’une librairie religieuse spécialisée en mariologie,
- Le siège de l’administration provinciale – Dorval étant devenu « trop petit »; bref le » centre » de rayonnement et un signe concret de la présence et du message montfortains
Reste à voir maintenant la mise en place de ce monument.
1949-50
Il faudra plusieurs années pour rassembler les conditions favorables à une réalisation aussi complexe. Dès 1949-50, l’édition mensuelle du Messager consacre un encart au futur sanctuaire. Le P. Jalbert, provincial du temps, est à la recherche du site rêvé. Il annonce finalement – dans une lettre du 12 décembre 1952 au TRP Josselin – avoir trouvé » après douze ans de recherches » le meilleur endroit pour le sanctuaire : coin Sherbrooke et Bossuet.
Le 15 juillet 1954
Encore fallait-il obtenir l’autorisation du Cardinal Léger archevêque de Montréal. Il faudra plusieurs lettres et des rencontres. Le 15 juillet 1954 la réponse du Cardinal stipule :
- « oui » au sanctuaire et à un » centre qui diffusera la doctrine de St-Louis de Montfort »
- Le sanctuaire sera donc construit dans les limites de la nouvelle paroisse dédiée à Marie Reine des Cœurs confiée aux montfortains.
Août 1954
Le financement tout comme la préparation des plans et devis seront l’oeuvre du père Rémi Décary nommé provincial au mois d’août 1954.
17 octobre 1959
Le chantier débute avec apparât le 17 octobre 1959, en présence du Cardinal Léger qui bénit la première pelletée de terre.
Noël 1960
La première messe dans le sanctuaire est célébrée la nuit de Noel 1960. Depuis ce jour-là, le programme des messes ou quotidiennes ou dominicales a ponctué la vie hebdomadaire du sanctuaire avec la récitation quotidienne des trois chapelets médités.
1961
Successivement arrivent les confrères et les Filles de la Sagesse en janvier 1961; la maison de retraite accueille ses premiers retraitants en février; la Revue MMRC s’installe en avril; la Librairie ouvre ses portes en juillet. C’est un Centre sur sa rampe de lancement que le Cardinal Léger vient bénir le 10 septembre 1961.
Il restait maintenant au personnel désigné à donner un visage concret à ce nouveau centre. Les gardiens du sanctuaire l’ont fait à travers un style de célébrations toujours soignées, un style de prédication illustrée préparée en équipe, un style d’animation visuelle et entraînante, un style de prière inspirée par la vie plutôt que répétitive, et notamment un style de disponibilité entière pour les confessions ( de 9hOO à 2lhOO tous les jours) et les rencontres particulières. Là-dessus, le pouls du public ne trompe pas. Les gens venaient à milliers en fin de semaine (4000 en 1970). Un relevé-maison fait en novembre 1970 établit que les participants venaient de quatre-vingt-douze paroisses du diocèse de Montréal et de cinquante-deux paroisses de l’extérieur de Montréal. D’autres relevés subséquents confirmeront le même état de fait. Avec le temps également le sanctuaire deviendra un relais sur la route des pèlerins d’Ontario et des Etats-Unis.
La maison de retraite n’a pas connu le même destin. Après un départ fulgurant en 1961 (mille deux cents retraitants durant le carême), le centre d’accueil fait l’expérience de la fin de vague qui ralentit le mouvement des retraites fermées. De sorte que – à la fin des années 1960 – le mouvement s’arrête de lui-même. (*)
Bien qu’ayant subi de grandes transformations avec la démolition de la maison d’hébergement, la disparition de la librairie mariale et la cessation de publication de la revue » Regard de foi « , le Centre marial montfortain demeure un lieu très vivant quoique plus modeste.. Nous y trouvons toujours le sanctuaire, et depuis quelques années, la Procure des missions montfortaines et la résidence des Pères et Frères montfortains.
(Extrait de » Pour une histoire de la Montfortanie canadienne « , H.B. /2000)