Chroniques des associé(e)s

Thème : Les raisons d’espérer

Nous avons eu le privilège d’avoir comme conférencier, le Père Benoît Lacroix, Dominicain, un conférencier plein de sagesse, lors de la rencontre des associés, le 11 avril 2015.

Il commence avec cette question : « avez-vous du courage ? » et il continue en disant « moi-aussi » enchaîne avec l’espérance. « Ce n’est pas un sujet invitant ni populaire quand on regarde les nouvelles » dit-il.

Il poursuit en nous parlant de son enfance. Né dans un milieu rural, pauvre, milieu de cultivateurs, près des Amérindiens…….et de la terre. Les Amérindiens représentaient les nomades et nous, la stabilité.

La terre, pour le Père Benoît Lacroix, était importante. Elle dominait tout. C’est elle qui décidait si on allait travailler ou non. Il a appris à espérer avec la terre, qui a ses caprices été comme hiver. « Regarde bien la terre » dit-il « elle te porte, elle t’aime. Elle peut bouder (orages) mais elle est toujours là. C’était notre espérance. C’est elle qui nous nourrit ».

L’espérance est dans les détails. Voir se réveiller un enfant, c’est un acte d’espérance et il ne fallait pas s’attendre à de grands mots, à de grands discours.

Sa première religion lui est venue en partie de la terre.

Il y avait également les prières, le catéchisme, appris par cœur. C’était normal : tout le monde le faisait même le curé, les enseignants. Avant les repas, nous récitions des prières. Nous allions à la messe le dimanche avec nos parents. Le chapelet était quotidien. C’était un rite familial, un événement national. Nous étions heureux à ce moment là, nous étions sûrs de se retrouver tous ensemble….. le plaisir d’être ensemble.

Nous apprenions également par cœur, les premières grâces de la religion, les commandements de l’église, les commandements de Dieu. Quant aux péchés, nous les connaissions avant même d’aller à la confession, etc. etc.

A cette époque, le Père Lacroix n’était pas intéressé à apprendre à lire et il n’était pas question de lire la bible. Tout était très bien ainsi, tout semblait normal, « naturel ». Il n’y avait rien d’imposé et on ne se posait pas de questions. La religion allait de soi, était « naturelle ». Elle était primitive, populaire, pas lourde à porter.

Plus tard, il s’est retrouvé chez les Dominicains et a appris sa religion. Son espérance n’était pas de tout savoir mais assez pour traverser la vie. C’était le raisonnement d’autrefois. Il devient prêtre catholique, enseignant (5 générations), et fait face à des gens qui n’avaient ni religion, ni foi. Puis il est parti pour différentes régions du Québec ainsi qu’au Japon, en France, etc..etc. Il a appris des autres religions telles que le bouddhisme, l’hindouisme, l’islam. Chaque croyance a quelque chose de bon mais elle est limitée chez certains. Ces nouvelles religions diversifiées ont différentes façons de prier, ex. l’islam. Dans toute religion, il y a offrande. L’espérance c’est de ne pas se perdre de vue. Là où il y a de l’humain, il y a du divin.

L’univers de l’espérance a besoin de temps. L’espérance devient un défi. L’espérance s’apprend chez soi.

Nos contemporains boudent la religion et pourtant, quand on pense aux jeunes qui sont dans un univers de risque,….qui font les fous, on pourrait penser qu’ils ne cherchent rien mais malgré tout, ils cherchent Jésus, veulent le voir. L’univers des jeunes, je ne le vois pas dans les églises mais dans la rue. Ils sont préoccupés, à leur manière, par la faim dans le monde, la vie des femmes en Afrique, les conflits mondiaux, etc..etc. Nous ne comprenons pas toujours leur façon d’agir. Et pourtant, ils prennent aussi des risques.

Le Christ est inimaginable, incroyable : Jésus de Nazareth qui rencontre un aveugle, la samaritaine. C’est là qu’on retrouve l’espérance.

Son espérance, pour le Père Benoît Lacroix, c’est Jésus. C’est le seul fondateur d’une religion qui inclut la mort, l’espérance et ce Jésus là ne nous a pas trompés. Il a donné sa vie, jusqu’au bout, pour nous sauver Jésus a dit : « qui croit en moi, aura la vie ».

Pour le Père Benoît Lacroix, notre vie, en fin de vie, n’est pas faite seulement de souvenirs, etc. etc. il y a toujours de l’espérance.

D’autres grands hommes ont également donné leur vie pour défendre leurs convictions. Par exemple, Martin Luther King, Le Père Roméro, Ghandi, etc….

Les artistes, les musiciens, et bien d’autres, donnent aussi leur vie, ou sont au service de la beauté, de la bonté.

Le Père Benoît Lacroix dit avoir beaucoup appris des Amérindiens et raconte l’histoire du chevreuil qui donne sa vie pour nourrir le chasseur et sa famille. Mais avant de le tuer, le chasseur et le chevreuil se regardent, se parlent . Le chasseur le remercie pour son beau geste.

On donne sa vie à plus grand que soi….on valorise sa vie. Le Père Lacroix ne juge pas les autres qui adoptent une attitude différente de la sienne.

Pour lui, l’espérance se retrouve au quotidien.

Jésus et Marie, il ne faut jamais les séparer. Marie est toujours là. C’est d’ailleurs la richesse du christianisme car Marie ne vous lâche jamais et « si je vous ai dit des belles choses aujourd’hui, » dit le Père Lacroix, « c’est grâce à Marie ».

Merci beaucoup Père Benoît Lacroix.

(notes prises par Marie-Aimée Gouazou)